Après trois jours à Los Barriles, on décide de pousser plus au sud, vers San Jose del Cabos et Cabos San Lucas
traversant une région désertique et montagneuse chemin faisant.
Nous étions déjà au fait que cette partie de Baya, autrefois une région de petits ports de pêche, était devenue un méga centre pour touristes. Le « Cabo Corridor » , ou simplement « Le Corridor », une autoroute à 4 voies, hautement fréquentée, s’étend sur 32 kms. Les promoteurs, en fait les mêmes qui ont développé Cancun, Ixtapa, etc, ne font pas dans la dentelle. Un développement quelque peu anarchique,
basé sur le tourisme de luxe, exploite les plages de la côte et même, dans certains cas, le désert environnant. On y fait surgir des terrains de golf verdoyants, alors que l’approvisionnement en eau est un problème, et on y construit des hôtels de luxe et des condos ad nauséam. En fait, ce sont les mexicains eux-mêmes qui sont pénalisés parce que, même si comme au Québec, l’accès aux cours d’eau, donc à la mer, reste du domaine public, encore faut-il qu’ils soient capables de s’y rendre. Et on arrive enfin au summum, Cabos San Lucas, la pointe de la péninsule, avec sa très célèbre Playa del Amor et le « Finisterra » (la fin de la terre), un genre de rocher percé,
le tout visible en bateau moyennant supplément, bien sûr. Dans la baie, une moyenne de deux bateaux de croisière
déversent chaque jour environ 4000 touristes, la plupart états uniens, dans cette petite ville. Un véritable désastre, vous dis-je. Et ils sont contents en plus. « A thrill of a lifetime » nous disent-ils. Bon, enfin … comme dirait mon ami Gaston.
Et les campings? D’abord très chers par rapport au Mexique, soit, 25,00$ US par jour, remplis de « big rigs » (gros autos-caravanes) de 35 à 40 pieds, en majeure partie, faisant partie de caravanes, c’est-à-dire une plaie que tout le monde condamne. Les prix dans le coin explosent évidemment. On vous demande 2.00$ US pour une laveuse à linge normale, idem pour une sécheuse. Et quand on trouve un camping intéressant, et ce fut le cas, assez loin de la route, quoique cher, les campeurs sur place nous mettent en garde puisqu’il y a eu plusieurs vols dernièrement. Presque normal, quand on voit cette débauche d’argent des gringos. Bon, j’arrête mais je pense que vous avez compris que ce n’était vraiment pas notre tasse de thé, ce secteur.
On remonte ensuite vers le nord, vers Todos Santos. On retrouve un camping sauvage sur le bord de la mer, sans aucun service certes, mais tellement plus agréable avec comme seul compagnon le bruit des vagues du pacifique. Et, de temps en temps, les jets d’eau des baleines sillonnant le coin. À cette date, les mâles sont déjà partis mais les mères et leurs petits demeurent. Il y a bien la plage de Los Cerritos
que l’on aperçoit au loin, rempli de touristes venus des Cabos en autos de location pour faire du surf mais ils ne peuvent déranger la quiétude des lieux.
Ça fait du bien de se retrouver dans un tel endroit après l’expérience des Cabos. Nous y passerons deux jours très agréables, mis à part le « joyeux » coup de soleil de Christiane.
On décide de quitter pour Todos Santos (ville), 12 kms plus au nord. La ville se situe juste au-dessous du Tropique du Cancer. C’est surtout une ville où se sont regroupés plusieurs artistes venus du nord. La ville est aussi connue grâce au fameux « Hòtel California » où, paraît-il, le groupe rock « The Eagles » y a créé sa chanson du même nom. Même si quelques autobus amènent ces insipides touristes américains dans la ville, il y règne une atmosphère vraiment mexicaine. Et que dire des bougainvilliers,
parfois même bicolores.
On peut, enfin, se permettre de parler avec les gens du coin dans leur propre langue, quelle différence! Et l’on sent que ceux-ci apprécient notre façon d’être et détestent d’autant le comportement des « gringos ».
Aujourd’hui dimanche, jour de marché aux puces, nous avons pris vraiment plaisir à échanger avec les locaux. Je me suis même fait couper les cheveux par une dame alors que Christiane discutait avec les autres membres de la famille
(Arthur, Fernando, Fernando junior, Amélie, Maguy). Un beau moment qui nous confirme que québécois et mexicains ont plusieurs atomes crochus.
Notre petit camping, en plein milieu du village est sûrement un des plus beaux endroits que nous ayons connus. Un grand « palapas » avec dalle de ciment, éclairé le soir, entouré de verdure et de fleurs,
notre nouveau voisin une joyeuse ânesse
qui, maintenant, chaque fois qu’elle nous voit, nous demande désespérément des carottes dans son langage plutôt cacophonique, une douche immense avec plein d’eau chaude, une hôtesse Sylvie (américaine qui a quitté depuis fort longtemps les states, écœurée de leur façon de faire), un tarif super raisonnable pour le tout, bref, nous y sommes très bien installés. Et il y a encore plein de choses à voir. Un petit inconvénient toutefois, les chiens qui chargent sur nous en scooter.
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